- PARTENARIAT
« Nous apportons aux investisseurs la sécurité de la dette infrastructures et une contribution significative à la transition énergétique »

Quelles sont les nouvelles dynamiques à l’œuvre dans l’univers des énergies renouvelables ?
Tout d’abord, l’indispensable flexibilité des réseaux est une donnée majeure, qui se traduit en 2024 par une place centrale donnée au sujet du stockage, des batteries, des réseaux de chaleur, aux côtés de l’hydrogène, qui reste difficile à appréhender. La montée en puissance des biogaz, notamment de la méthanisation, c’est-à-dire la fermentation de matière organique (boues de stations d’épuration, déchets agricoles…), est aussi une tendance forte actuellement. L’Allemagne est en avance sur la France dans ce domaine, mais GRDF a fait part de ses ambitions d’accélérer le remplacement du gaz d’origine fossile par des gaz verts, pour des raisons environnementales et également d’autonomie énergétique. Le début de l’année a aussi marqué un point d’inflexion concernant la mobilité électrique, dont la nécessité ne fait plus de doute, ce qui se traduit par le développement rapide de réseaux de bornes de recharge.
Le contexte financier est-il favorable à la dette privée dédiée aux infrastructures d’énergies renouvelables ?
Le rendement offert par l’obligataire « investment grade » liquide est de moins en moins attractif alors que les spreads offerts par la dette privée d’infrastructures se maintiennent à des niveaux élevés tout en conservant une grande robustesse intrinsèque à cette typologie d’actifs qui ont un niveau de risque bien défini. Comme pour des infrastructures telles que les autoroutes ou les aéroports, nous structurons nos financements en dette privée en nous fondant sur les cash flows anticipés. Juridiquement, ces financements sont structurés via un SPV (Special Purpose Vehicle) qui est un véhicule dédié à l’opération et qui porte les actifs tangibles qui sont financés. Ce risque contrôlé est d’autant plus différenciant que nous observons une montée des difficultés dans l’univers corporate. Nous offrons ainsi aux investisseurs, à la fois la sécurité des infrastructures et un objectif environnemental, de contribution à la transition énergétique. Enfin, nous observons des mouvements de disruption bien plus rapides qu’imaginé. Les entreprises seront de plus en plus confrontées à des risques liés à l’atteinte de la neutralité carbone qu’elles peineront à identifier, en particulier concernant les émissions du scope 3. Se prémunir contre l’obsolescence d’actifs existants est une préoccupation à laquelle répond l’investissement dans des actifs d’avenir, les infrastructures d’énergie renouvelable.
Comment se matérialise votre démarche d’impact ?
Nous sommes présents sur ce marché des infrastructures d’énergie renouvelable depuis plus de dix ans et l’impact est au cœur de notre stratégie. Sa mesure est un enjeu clé et nous avons initié cette démarche depuis de nombreuses années. Au niveau environnemental, l’un de nos principaux indicateurs est la quantité de tonnes de CO2 évitées. La mesure varie en fonction des pays et des types d’infrastructures. L’impact va par exemple être différent en Allemagne, en Pologne ou en France, car les mix énergétiques nationaux n’ont pas la même intensité carbone. Dans ce secteur, les écosystèmes et les dynamiques des marchés sont d’ailleurs très différents d’un pays à l’autre.
En parallèle, nous accompagnons les entreprises que nous finançons. Il s’agit en effet d’acteurs du « mid market » qui ne sont pas aussi avancés sur les sujets de RSE que les plus grands groupes. Nous les sensibilisons à la nécessité de mettre en œuvre une stratégie RSE globale, en mesurant les impacts de leur activité ou en analysant rigoureusement leurs chaînes d’approvisionnement, tout en étant attentifs à la qualité de leur politique sociale. Ce pilier RSE est primordial. Notre position de financeur dans un cadre bilatéral, et non au sein d’un pool de prêteurs, nous permet de faire bénéficier nos emprunteurs de notre expérience et de notre recherche sur ces sujets, dans le cadre d’échanges directs.
Ces démarches nous permettent ensuite d’apporter aux investisseurs la plus grande transparence sur les modalités de nos financements et sur l’impact de leurs investissements, à l’échelle des projets et des entreprises.
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